Partir

adminHumeur, Non classéLeave a Comment


mojito.jpgLe 16 juillet approche.

Bientôt le départ. Bientôt les vraies vacances, les plus longues, les plus chaudes, enfin normalement.

Je rentre de quelques jours en Bretagne, bon, ce n’était pas encore ça, j’avoue, mais ce temps maussade était finalement idéal pour des pré-vacances, une première déconnexion avant la vraie rupture, c’est plus raisonnable d’y aller par étapes, je trouve.

Pas trop chaud, ça non, même pas besoin d’enlever son pull, pas trop sec, pas de risque de déshydratation, pas trop lumineux… Je ne devrais pas dire ça, qu’il n’a pas fait très beau, tout ça, les gens vont encore jaser, dire en Bretagne tatata, les parisiens vont encore débarquer en cirés. Pourtant, je peux vous assurer que j’en ai passés des étés à cramer sur la plage. Dès le mois de mai, on y allait même après l’école, puis une fois l’été terminé et les vacanciers repartis, nous, on prolongeait jusqu’en septembre. C’était bien. En septembre, je me souviens que c’était plus compliqué à négocier. L’école avait repris, il fallait rester sérieux, « se remettre dans une ambiance de travail » disaient-ils. Alors forcément, faire rimer sable et bains de mer avec cette ambiance de travail à la con, ça n’était pas facile à négocier tous les jours.

Dans quelques jours, c’est le grand départ. Un mois loin de Paris qui a déjà pris des allures estivales. Je me suis baladée hier sur les quais, l’île Saint-Louis et ses touristes qui mangent des glaces en tongs.

Moi aussi j’ai mangé une glace, j’avais envie de me glisser dans la peau d’un touriste, de me mettre dans l’ambiance.

Samedi on lève les voiles, cap sur le Sud-Ouest, avec un arrêt à La Rochelle, chez des amis fous qui viennent de quitter Paris pour aller s’installer là-bas, toute l’année, pas juste l’été. Un petit concert d’Alex Beaupain en passant, et on repart.

Boire, manger, lire, dormir, glandouiller.

Pour moi les vacances, du moins en plein été, consistent en une succession de plaisirs assez simples, comme celui de ne rien faire ou si peu, sans culpabiliser, enfin.

C’est un moment unique où tout s’arrête. 

Alors non, pendant les vacances d’été, je ne visite rien, n’en déplaise à certains qui ne comprennent pas qu’on se satisfasse de si peu. Donnez-moi l’air marin, un rayon de soleil, un coin jardin, un morceau plage, une vieille chilienne à rayures, une pile de bouquins, et tout ira bien.

Je ne perds pas mon temps, loin de là, je profite, je consomme le temps chaud qui passe, un moment précieux s’il en est, qui se volatilise à la vitesse de l’éclair même en ne faisant rien. Alors en faisant quelque chose, il file encore plus vite, moqueur.

Pour la simple raison que cet instant est rare et qu’on ne peut le saisir qu’une seule fois dans l’année, j’en profite pleinement.

Se réveiller : tard. Mais pas trop, pour pas gâcher une belle journée.

Aller acheter Libé.

Boire son café, et manger tout ce qui passe et qui finit en « é » : des canelés, des canelés, des canelés.

Aller au marché, acheter de bonnes choses à manger.

Filer se baigner. Bronzer. Lire Libé. Se baigner. Bronzer. Manger. Se reposer à l’ombre d’un figuier. C’est cliché mais c’est joli et puis ça finit en « é ». Re-bronzer. Se re-baigner.

Rentrer. Boire, manger, boire, se coucher.

En gros c’est ça l’été. Disons que c’est une bonne base, et qu’après viennent se greffer dessus tous les imprévus, plus ou moins joyeux, comme le vent, la pluie, le froid, des enfants qui pleurent, des gens qui usent, des romans pourris dès la deuxième page qu’on ne se résoudra à abandonner qu’à la cinquantième, déçue et coupable.

Aujourd’hui je m’apprête à préparer mes affaires, à faire ma valise, autant dire à essayer de faire tenir un dressing dans une valise en carton, une bibliothèque dans un sac en toile. Compliqué.

Oui pour bien profiter de ce joli mois d’été, j’emporte toujours trop de tout, trop de fringues, trop de livres, trop de chaussures. Pas envie de choisir là maintenant tout de suite, envie d’avoir le plaisir d’hésiter jusqu’au dernier moment, choisir quel livre j’emporterai sur la plage au moment d’y aller sur cette plage, pas maintenant. Alors je prends toute la pile.

Toute la pile de livres qui se sont accumulés tout l’hiver.

Toute la pile de tee-shirts blancs qui ne cesse de s’élever. Oui j’ai un problème avec les tee-shirts blancs, dès que j’en croise un, que la coupe est belle, qu’il y a du lin, du coton, ou de la soie, je l’achète. Je n’ai donc que ça à me mettre cet été, des tee-shirts blancs.

Enfin dans ma valise, entre deux tee-shirts blancs, je glisserai aussi mon ordinateur, finalement.

Je pensais me mettre en vacances de blog, décomplexée, me disant qu’au milieu de toutes ses activités, je n’aurais pas le temps d’écrire. Mais là, en écrivant ce billet, je me suis rendu compte que ce n’était pas très crédible comme argument.

Alors il me reste bien le problème de la connexion, car si je reconnais aisément que j’aurai sans doute du temps pour écrire, il n’est pas certain que je trouve une connexion ouverte me permettant de mettre ma prose en ligne… Je vous préviens.
Mais je vais faire des efforts, car je vois ce matin que mon maître, même loin de ses bases, même au cœur de l’effervescence avignonnaise, a trouvé l’énergie de poster un bien joli texte.

Merci à lui.


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