Loin

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Loin. C’est le titre, simple, efficace et polysémique, du dernier album d’Alex Beaupain, un album traversé par le souvenir, le temps qui passe, les larmes et la perte des êtres aimés. C’est aussi le titre de la première chanson dont la mélodie, plutôt entrainante, sert un propos plutôt sombre, comme bien souvent chez cet auteur-compositeur-interprète que j’aime profondément, pour de nombreuses raisons.

Depuis vendredi, jour de sa sortie, je ne cesse d’écouter ce disque que je trouve magnifique et d’une intensité incroyable. Je suis aussi très touchée de voir mon fils de 3 ans et demi sous le charme. Si petit, je constate qu’il est déjà séduit par la magie des mots qu’il déguste avec gourmandise, m’interrogeant sur le sens de telle ou telle expression. Alea jacta est chantait-il dimanche soir tout seul dans son coin. Il n’écoute pas d’une oreille, non, il dissèque les textes, et semble parfois se laisser entrainer par les mélodies. Quand je lui ai expliqué mardi soir en sortant de l’école que je ne passerais pas la soirée avec lui parce que j’allais voir Alex Beaupain en concert, il m’a dit Tu crois qu’il chantera sa nouvelle chanson ? J’ai dit Oui je pense et il a répondu avec des étoiles dans les yeux Tu as de la chance, elle est très belle cette chanson. C’est sans doute idiot mais moi, ça me met les larmes aux yeux le fait qu’un si petit enfant puisse déjà être touché par des mots, une voix, des mélodies. J’aurais tellement aimé l’emmener avec moi.

Il n’aurait pas été déçu car ce soir là comme à chaque fois, Alex a brillé sur scène. Il faut reconnaître que c’est un chanteur qui maitrise la scène comme peu d’artiste savent le faire : de ses concerts se dégagent toujours beaucoup d’élégance et d’émotion, beaucoup d’humour et d’esprit, et une joyeuse mélancolie. Car malgré la douleur qui émane de ses textes, Alex sait être très drôle.

Si j’aime beaucoup les albums précédents, je trouve que Loin est particulièrement abouti. Alex, tout en finesse et sensibilité, évoque la tristesse avec légèreté et optimisme malgré tout : singularité qui fait qu’on trouve un plaisir immense à écouter ses disques pourtant bien sombres. Car c’est finalement une espèce de lueur d’espoir qui ressort de cette expérience ; dire la douleur avec douceur, rendre la perte, l’absence, le manque de l’autre moins insupportable, laisser exister la douceur et la profondeur de l’état mélancolique.

Complètement sous le charme de Loin, je prends un immense plaisir à me laisser porter par sa poésie et à être secouée par ses chansons qui mettent si délicatement le vague à l’âme en lumière. Alors merci.


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