Les 68 premières fois

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Septembre, fin des lectures d’été sur la plage, fin du temps élastique, du temps qui s’arrête, reprise de la course rapide alternée avec la course d’endurance. Mais malgré cette frénésie qui use, la rentrée est également synonyme d’un nouveau départ, et c’est aussi ça qui est bien quand on revient.

Cet été, j’ai un peu travaillé quand même, et en particulier sur un nouveau blog tout neuf, prêt à accueillir de nouveaux articles sur tout et n’importe quoi. La ligne éditoriale n’a pas changé, il n’y en a toujours pas, mais j’ai quand même créé quelques rubriques, pour que vous vous y retrouviez. Un peu. Pas trop. Car il est bon de se laisser porter, de ne pas s’enfermer, jamais. Je continuerai donc à écrire sur ce qui me plait, et mes chroniques continueront sans doute à ne ressembler à rien. Pas de cadre, pas ici. Parmi les billets d’humeur se glisseront toujours des avis sur des livres, des films, des disques, des spectacles et autres, mais les règles du genre de la critique risquent de ne pas être respectées. Parce que je n’aime pas ça tout simplement.

Pour commencer, un petit point sur une belle aventure, celle de 68 premières fois à laquelle je participe pour la deuxième fois. Il s’agit d’une événement créé par Charlotte Milandri du blog L’Insatiable Charlotte, qui vise à médiatiser les premiers romans, souvent trop peu mis en avant par la critique traditionnelle. Elle le dit comme cela : « A partir d’une idée folle, lire tous les premiers romans français publiés dans l’année, monter un collectif de fous furieux, amoureux de la littérature et doux rêveurs. Lire les premiers romans, les faire voyager et en discuter, sur les blogs, les réseaux sociaux et les sites communautaires. »

Un peu avant l’été, je me suis à nouveau engagée avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure littéraire qui s’annonçait prometteuse et excitante.

La première difficulté rencontrée a été de se forcer à lire des livres qui a priori ne m’attiraient pas, de lire des livres que je n’avais pas choisis. J’ai toujours eu l’habitude de consacrer mes étés à la lecture des livres empilés durant l’hiver, et cette année encore, j’ai du laisser de côté certains livres qui me faisaient envie pour lire ceux qui arrivaient dans ma boîte à lettres, au hasard.

La seconde difficulté reste de gérer les déceptions : la première année, j’avais lu beaucoup de livres qui ne m’avaient pas séduite, d’histoires qui ne m’avaient pas convaincue, d’écritures qui ne m’avaient pas touchée. Et du coup, j’avais parfois eu l’impression de perdre mon temps. Mais les 68 premières fois c’est aussi des émotions comme celles ressenties en lisant Les Echoués, et de belles rencontres comme avec Pascal Manoukian.

J’ai donc choisi de réitérer l’expérience car le projet me plait vraiment. Et j’ai bien fait.

Dans cette deuxième version, j’ai lu quelques très beaux romans, des livres que j’ai appréciés pour différentes raisons. Je pense tout d’abord à Ahlam, le premier roman de Marc Trévidic : j’ai vraiment été happée par l’intrigue, fouillée et réaliste, qui met en scène l’endoctrinement et la radicalisation. C’est subtil, bien amené, et les connaissances de Trévidic sur la question se transforment en éléments documentaires qui enrichissent la fiction. Un livre très intéressant, et plutôt bien écrit.

J’ai aussi lu Jupe et pantalon de Julie Moulin. Après un départ difficile, j’ai finalement apprécié ce texte : dans un premier temps, Julie Moulin a choisi de faire parler les différents membres du corps de la narratrice, un corps qui en fait sans doute trop et qui finit par exploser en vol. La démarche est originale, le résultat étonnant, et le projet de départ, nous faire vivre le ressenti d’une jeune femme en plein burn out, semble réussi.

J’ai aimé Une Famille normale de Garance Meillon, j’ai aimé ce portrait de famille, maitrisé et surprenant, mettant en perspective la normalité au sein d’une famille a priori lisse et sans aspérité. Mais en s’approchant au plus près de leur intimité, le lecteur voit les masques tomber, et les personnalités s’affirmer.

J’aime la danse, et c’est sans doute une des raisons pour laquelle De ce pas, le premier roman de Caroline Broué m’a parlé.  Avec une grande souplesse et beaucoup de légèreté, l’auteur nous livre des tranches de vies, des moments partagés par Marjorie et Paul, un couple traversé par les sentiments et les épreuves, un couple en vie. L’écriture est soignée, De ce pas est un texte délicat et d’une beauté évidente.

Je vous conseille aussi Comme Neige, Les Giboulées de soleil, Moro-Sphinx, Fils du feu, et De nos Frères blessés : je les ai tous aimés, et je reviendrai d’ailleurs très vite vous parler de Fils du feu que je viens de terminer, qui m’a tout simplement subjuguée, et qui est un livre auquel j’ai envie de consacrer un billet tout entier.

 

 

 

 

 


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