La Boxeuse Amoureuse

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Sortir enfin. Retourner voir quelque chose de beau, de puissant, de poétique.
Hier soir j’ai eu l’immense joie d’assister au spectacle d’Arthur H et de Marie-Agnès Gillot La Boxeuse Amoureuse à la Scène musicale.
Le point de départ du spectacle est la chanson La Boxeuse amoureuse d’Arthur H, «une parabole poétique dédiée à ma mère, à sa résilience. […] La boxeuse est une femme qui doit apprendre à combattre, tomber et se relever encore», dit-il.

Le spectacle est construit autour de trois corps principaux, celui du chanteur, celui du boxeur, celui de la danseuse, mis en scène sur une sorte de ring. Puis autour de ces figures centrales gravitent des corps hybrides, mi-danseurs, mi-boxeurs, on s’interroge parfois tant leur gestuelle est délicate et chorégraphiée. Dès les premières minutes, j’ai senti la bouffée d’émotion m’envahir, jusqu’aux larmes. Etait-ce le plaisir d’être à nouveau là, dans une salle de spectacle, était-ce la voix d’Arthur H, était-ce la beauté du corps en mouvement de la danseuse étoile, de celui du boxeur Souleymane Cissokho ? L’émotion a surgi de tout cela, de cet équilibre si réussi, de cette alchimie complexe qui faisait de ce moment un temps suspendu, hors de tout.

Ce spectacle est d’une force incroyable, si intense que déjà hier soir je savais que j’aurais envie et besoin d’en parler ici. Cela faisait longtemps que je n’avais pas assisté à une représentation aussi émouvante, qui résonne aussi particulièrement en moi. J’ai aimé observer ces corps, déliés et puissants à la fois, celui de la danseuse, ceux des boxeurs ou des danseurs, on ne sait plus bien, ils semblent être tout à la fois. Car oui, tout se mélange, la danse et la boxe se rejoignent dans cet espace scénique, et leur proximité frappe. C’est le geste qui est porté sur le devant de la scène, la beauté du geste. Geste artistique s’il en est, ce mélange des genres fonctionne bien. Comme une évidence jusqu’alors impensée, trop peu exploitée, mais qui impose ce spectacle comme un geste artistique complet.

Le corps de Marie-Agnès, son corps de danseuse, pourrait presque être un corps de boxeuse, tant il est souple, sec et affuté, au service de mouvements précis. Oui c’est aussi  un corps puissant malgré sa finesse, c’est le corps d’une femme puissante qui interprète ce rôle de femme qui se relève sans cesse.

La Boxeuse amoureuse, c’est la beauté des corps dans tous leurs états. L’analogie entre la boxe et la danse, évidente, ne m’avait pourtant jamais frappée avant. Rigueur, discipline, grâce, technique, préparation physique intense, souffrance physique, la liste de ce qui traverse ces deux disciples visuelles et graphiques est longue.

Et je comprends maintenant mieux pourquoi j’aime autant la boxe moi qui aime autant la danse.

 


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