Avec détachement

adminHumeur, Non classéLeave a Comment


détachementIl y a les gens qu’on aime comme dirait l’autre et puis les gens qu’on n’aime pas, c’est comme ça. Les raisons, variées, variables, personnelles, sont recevables souvent, irrecevables parfois. Compliquées sans arrêt.

Oui parfois, on ne sait pas. Quand on ne connaît pas, on ne sait pas. L’intuition guide les élans de sympathie, déclenche des vagues d’antipathie, c’est selon. Mais l’intuition joue des tours, elle sauve, évite de s’appesantir sur les tellement fourbes, les tellement lâches que ça en est visible au premier coup d’œil. Mais elle trompe quelquefois, volant des rencontres potentiellement magiques, assassinées avant même d’avoir pu exister.

Bien avant le premier pas, bien avant le premier mot, une perception d’ensemble, un ressenti mal maîtrisé attirent ou éloignent. C’est d’ailleurs troublant de ne pas savoir pourquoi on ne les aime pas ces gens-là. On ne les sent pas, voilà tout. Rien ne passe, sinon un courant négatif, des impulsions électriques qui hérissent le poil.

Des attitudes qui agacent, des postures qui insupportent, des éclats de rire vertigineux, des cheveux trop blonds, des paroles trop connes. Et oui, parfois, en quelques mots tout est dit. Condamné direct. C’est sans doute injuste mais ça va souvent aussi vite que ça, de la forme au fond, tout y passe.

Il y a aussi ces autres qu’on n’aime pas mais qu’on a aimés un jour. Qu’on n’aime plus en fait.

On aimerait que leurs visages s’effacent, disparaissent, on aimerait les oublier mais rien ne s’estompe, les visages des gens qu’on a aimés sont     indélébiles, on s’en souvient toujours.

Pourtant ces gens ont sans doute été décevants.

Extrêmement rarement, je m’emballe, je fais confiance. Ce n’est pas rien de faire confiance à quelqu’un, ce n’est pas quelque chose d’anodin.

On n’attend rien en retour, on aimerait juste que la réciproque s’applique, absolue et toute entière. Sinon ?

Sinon, c’est mal honnête, pas équitable, et l’absence d’équité ne mène jamais bien loin.

Pour quelques personnes je donnerais tout. Elles me sont chères et je n’aimerais pas qu’elles me déçoivent. Non je n’aimerais pas et pourtant.

Pourtant ça arrive. Certains ont la promesse facile mais n’ont pas de parole. Ils ne vous chérissent que le temps d’un instant, d’une seconde où vous êtes utile, d’un interlude de bon temps. Eux vous oublient, très vite, vous gomment sans même prendre le temps de résilier proprement.

Il y a aussi ceux qu’on n’aime pas pour l’instant, mais qu’on pourrait être amené à aimer si.

Et seulement si.

Et puis restent ceux qu’on n’aime pas et qu’on n’aimera jamais. C’est écrit.

Une incompatibilité profonde et durable persistera même quand l’hiver viendra, et puis l’été suivant toujours, et ainsi de suite. Souvent ceux-là, on ne les aime pas pour des motifs bien précis : des divergences d’opinion, des goûts si éloignés qu’on ne peut pas se parler, des caractères qui effraient, des défauts trop fièrement assumés. Par exemple.

Ce qui est bien fait, c’est qu’en général, ceux que vous n’aimez pas ne vous aiment pas en retour.

Là où les problèmes surgissent, où plus rien ne va, c’est quand ceux qu’on n’aime pas s’attachent et ceux qu’on aime se détachent.

 


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